Aller au centre de sauvegarde de la faune sauvage de la région PACA à Buoux, rencontrer l’équipe de ce centre LPO peut ressembler à un rêve… ou un cauchemar. En ce début de février, ce sont des visages tristes qui ont accueillis Ventoux Magazine, quelques larmes, beaucoup d’émotion… à la veille de notre rencontre pour le dossier hérisson à paraître dans notre numéro de printemps, la décision qui sourdait depuis plusieurs mois a été prise : le centre de Buoux ferme ses portes faute de financement.
Qui prendra soin des oiseaux, près de 1500 chaque année, des écureuils et des hérissons blessés ou des nichées abandonnées ? Propriété du Parc naturel régional du Luberon, ce centre est logé dans un petit coin de paradis mais peine à fonctionner par manque de subventions. La fin des emplois aidés a plombé un budget déjà fragile, l’État se défile à subventionner le centre et la convention cadre 2018-2020 signée entre la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, le Parc naturel régional du Luberon et la LPO PACA pour la gestion du centre arrive à son terme sans certitude d’être reconduite en subvention annuelle.
Après plus de 20 ans d’existence, le téléphone sonne désormais dans le vide. Plus de conseils, plus de réponses pour les animaux en détresse, seuls ceux qui ont été recueillis sont encore soignés. Pour les soigneuses, l’équipe administrative, la centaine de bénévoles, les vétérinaires bénévoles et tous ceux qui ont répondu au fils des ans aux appels aux soutiens financiers cette annonce est « un crève-cœur. » « Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête, nous ne pouvons plus payer les salariés et surtout accueillir d’autres animaux c’est mettre en péril ceux que nous soignons aujourd’hui sans garantir la survie des autres, faute de moyens » souligne François Grimal, président. Pour Ghislaine qui nous accueillait ce vendredi, elle laisse ici un petit peu d’elle. Partout dans le centre elle a des souvenirs et y laisse du temps : toutes les volières montées, les menus bricolages, les protocoles de soins… Une année de fonctionnement représente 120 000€ de budget et aujourd’hui pour le président François Grimal la seule solution pour revenir sur cette décision serait que les financeurs s’engagent de façon ferme et pérenne.
À noter que depuis le mois de janvier plusieurs autres associations autour du Ventoux ont baissé les bras : Epicurium ne rouvrira pas, la Maison des plantes à Buis-les-Baronnies, l’Association pour le Développement Touristique Haut Vaucluse qui assurait la promotion du tourisme à vélo est également en difficulté.
Désormais les personnes qui trouvent un animal en détresses dans le Vaucluse devront s’adresser à l’agence française de la biodiversité : 04 90 83 04 81, la direction Départementale de la Protection des Population au 04 88 17 88 53 ou à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage 04 90 90 49 05.