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La sécheresse en Vaucluse s’aggrave.

La pluie n’est toujours pas annoncée, et les conséquences de la plus importante sècheresse depuis plus de 150 ans s’accumulent et continuent à se faire sentir dans toute la région.
Une dégradation qui perdure donc, et qui maintient le Vaucluse dans une situation plus que critique en cette fin de mois d’octobre. « Certains forages commencent à décrocher sur notre département”, souligne André Bernard, le président de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse qui poursuit, « En viticulture, nous avons déjà perdu globalement 30% de nos productions. Ça va jusqu’à moins 50% sur d’autres cultures telles que la lavande ou encore les céréales d’été. Tout ceci sans parler de la situation de l’élevage tributaire de prairies qui devraient être suffisantes en cette saison ».

Tous les domaines d’activité sont ainsi touchés.

« Nos olives sont moins nombreuses et plus petites », témoigne Julien Morel Isnard du GAEC Isnard Mère et fils au Barroux. « Le Polonais, comme l’appelle ici les anciens, ou Oranger de Provence, est une variété d’abricot que nous produisons et qui d’habitude nécessite 4 à 5 passages de cueillette. Cette année, en raison de la chute de la production, seulement deux ont été suffisants ».

Une sécheresse en Vaucluse qui pourrait bien avoir des dommages collatéraux sur un plus long terme. « La qualité est là cette année mais nous avons subi une grosse perte de volume », explique Yves Favier, président de l’AOC Ventoux, « L’autre problème réside dans le fait que les vignes font leurs réserves en automne, et c’est donc toute la récolte de 2018 qui risque d’être malheureusement compromise ».
Pour faire face à cette situation, le préfet de Vaucluse a ainsi prolongé les mesures de restriction de l’usage de l’eau jusqu’à la fin du mois et maintient ainsi les nombreux bassins du département tels que l’Ouvèze, l’Aygues, le Lez ou encore la Sorgue en situation d’alerte renforcée.

Le Rhône à la rescousse

Seul le Rhône, qui prend sa source dans un glacier en Suisse à plus de 2000 mètres d’altitude, n’est pas concerné par la sècheresse. C’est pourquoi la Chambre d’Agriculture souhaiterait pouvoir augmenter le prélèvement hydrique sur le fleuve qui jusqu’à présent est limité à une journée par an, ce qui ne représente que 0,3% des besoins. « Quelques mètres cubes prélevés en plus n’auraient aucun impact sur le fleuve et sont aujourd’hui plus que nécessaires pour compenser notamment la diminution à 50% des prélevements sur la Durance dont le département dépend beaucoup », ajoute  André Bernard qui s’inquiète déjà pour l’année prochaine « Les problèmes ne sont pas derrière nous, mais bien devant nous ».

Rappel des mesures de restriction en Vaucluse:

  • interdiction de prélever et d’irriguer de 8h à 20h, à l’exception de la micro-aspersion, du goutte à goutte, des cultures en godets, des semis et jeunes plantations,
  • interdiction totale d’arroser les pelouses y compris pour les particuliers et les espaces verts et sportifs de toute nature, à l’exception des fleurs et potagers qui ne peuvent l’être que de 20h à 8h,
  • interdiction totale de remplir les piscines existantes, seule la mise à niveau nocturne étant autorisée,
  • interdiction d’arroser les terrains de golf, à l’exception des greens et départs, qui peuvent l’être uniquement de 20h à 8h,
  • interdiction de laver les voiries, sauf impératif sanitaire localisé, arrêt des fontaines sauf celles en circuit fermé,
  • obligation de réduction des consommations d’eau portée à 30 % pour les activités industrielles et commerciales.

www.vaucluse.gouv.fr