« J’ai été élu à cause de mon âge ». Entouré des journalistes locaux qu’il avait conviés afin de présenter son bilan de mi-mandat, le président du conseil départemental de Vaucluse a d’abord rappelé le contexte de son élection, c’est en effet à la faveur des quelques semaines qui le séparent de son ancien rival Claude Haut, qu’il a pu s’asseoir dans le fauteuil de président. Prenant cette nouvelle fonction à bras le corps, et en vertu du non cumul des mandats, il a rapidement abandonné son poste de Maire de Gordes, qu’il occupait depuis 1983, pour se consacrer au Département. « La situation n’était pas catastrophique mais depuis 2001, les dépenses de fonctionnement du Département étaient supérieures aux recettes de fonctionnement, on allait droit dans la mur ».
Régime sec…
Une situation qu’il fallait impérativement redresser d’autant que les dotations de l’État fondaient comme neige au soleil, avec une baisse de 60 millions d’euros en 3 ans. Alors il assume aujurd’hui pleinement les restrictions qu’il a imposées. La non reconduction de la prime de Noël aux 15 000 allocataires du RSA a permis une économie d’un million d’euros. Côté frais de personnel, ce sont près de 2,6 millions d’euros qui ont été économisés grâce à la suppression des 10 jours de congés exceptionnels accordés à tous les agents du Département, et celle des emplois d’été, sans oublier le non remplacement des départs à la retraite sauf nécessité absolue, et la réduction des postes de direction de 7 à 4. Les frais de fonctionnement ont par ailleurs baissé de 20,7 % en 3 ans (7,1 millions d’économie).
… mais pas d’augmentation des impôts fonciers
Ce régime sec n’a pas empêché de nombreuses réalisations durant cette première partie de mandat: la fusion des agences touristiques et de développement économique pour créer une structure unique Vaucluse Provence Attractivité, la mise en œuvre du très haut débit pour connecter grâce à la fibre optique l’ensemble du territoire, la réorganisation des Centres médico-sociaux (CMS) devenus des Espace départementaux des solidarités (EDeS), le soutien à la filière agricole avec le nouveau « contrat foncier local » ou la création de la manifestation « Terroirs en fête ». La seconde partie du mandat du président Chabert verra aussi de nombreux projets se finaliser: les allocataires du RSA pourront bientôt utiliser la plateforme web jobvaucluse.fr pour faciliter leur retour à l’emploi, cinq collèges du département subiront des travaux importants de réhabilitation (Le Thor, Sorgues, Vedène, Bédarrides et Carpentras), la déviation d’Orange sera en travaux fin 2019, une enquête publique sera lancée pour la déviation de Coustellet, la véloroute du Calavon sera prochainement connectée aux Bouches-du-Rhône, les archives départementales devraient bientôt déménager et trouver un nouveau lieu d’accueil sur Avignon. En projet également, la contractualisation permettra de soutenir les communes et les intercommunalités grâce à une enveloppe de 9 millions d’euros.
Maurice Chabert n’est pas peu fier de rappeler aussi qu’avec un taux de taxe foncière à 15,13 %, la fiscalité du Vaucluse est l’une des plus basses comparativement aux Départements voisins. Même si elle pourrait s’avérer très confortable pour le budget départemental, une augmentation des impôts n’est pas à l’ordre du jour…